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Notre évolution remise en question!

 

Une récente découverte d’un nouveau fossile de poisson, dans la formation silurienne Kuanti, en Chine, remet en question nos théories de l’évolution des vertébrés et nos origines.

 

En octobre 2013, la revue Nature a publié un article provenant du Laboratoire de l’évolution des vertébrés et des origines humaines du Chinese Sciences Academy, situé à Bejiing, présentant un fossile de poisson inconnu jusqu’à présent. Il a été retrouvé à Qujing, au Yunan, et daterait de 419 millions d’années, soit de la fin du Ludlow. L'Entelognathus primordialis, d’une longueur d’environ 20 centimètres, serait doté d’une mâchoire moderne très complexe (Zhu et al. 2013). Jusqu’à présent, on croyait que les vertébrés descendaient de poissons cartilagineux semblables aux raies et aux requins, les chondrichthyens qui possèdent des plaques osseuses. Ils auraient évolué en créant une mâchoire et un squelette osseux, d’où seraient apparus les acanthodiens, possédant les caractéristiques des poissons cartilagineux et osseux, et les ostéichtyens, soit nos poissons modernes. Cependant cette nouvelle découverte démontre que les ostéichtyens n’auraient pas acquis leur squelette mais l’auraient hérité des placodermes.

 

En effet, l’Entelognathus primordialis, possède des plaques osseuses très épaisses sur tout le corps, une queue recouverte d’écailles et une mâchoire sans dents. La particularité de ce placoderme est qu’il possède une boite crânienne composée de petits os avec des orbites très profondes et une mâchoire composée d’os prémaxillaires, maxillaires et dentaires semblables aux ostéichtyens. Cet important fossile démontre que les vertébrés possédaient déjà un squelette osseux à l’origine.

 

L’Entelognathus primordialis serait un proche parent de l’ancêtre des gnathostomes, soit les premiers vertébrés à mâchoire, puisqu’il possède plusieurs caractéristiques mais il avait déjà divergé à cette époque. Cependant, l’ancêtre commun des ostéichtyens, donc de toutes les créatures dotées d’un squelette osseux, devait être un placoderme très similaire. Les tétrapodes, soit les reptiles, les amphibiens, les oiseaux et les mammifères appartiennent à cette classe et c’est pourquoi on peut dire qu’il s’agit de notre ancêtre commun également. Le groupe des requins et des raies ne fait donc plus parti des théories comme étant notre grand ancêtre commun. Malgré les conditions très instables du climat et du niveau des mers, engendré par l’asymétrie des continents et des océans à cette époque, le Silurien a été un moment crucial dans l’évolution des espèces. La faune et la flore ont subi des transformations majeures, ce qui a complètement modifié la composition de la lithosphère, de l’atmosphère et de la biosphère par la suite. L’apparition du squelette osseux et de la mâchoire, qui permet la prédation, ainsi que la sortie des eaux des plantes et des arthropodes ont engendré de nouveaux écosystèmes terrestres et aquatiques et complexifié les réseaux trophiques. L’extinction massive de la fin de l’Ordovicien a probablement eu une grande influence sur la diversification du vivant au Silurien. L’avancée en paléontologie nous permet maintenant d’affirmer que c’est grâce à l’évolution des espèces pendant cette période géologique que nous existons.

 

 

Bibliographie-Référence

 

ZHU, Min, YU, Xiaobo, AHLBERG, Per Erik, CHOO, Brian, LU, Jing, QIAO, Tuo, QU, Qingming, ZHAO, Wenjin, JIA, Liantao, BLOM, Henning, ZHU, You’an (2013), «A Silurian placoderm with osteichthyan-like marginal jaw bones», Nature, Vol. 502, p. 188-194.

© 2014 par Jean-Sebastien Blais, Luc Engrand & Katherine Rathé-Laviolette

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