Le Système du SILURIEN
(-443,4 ±1,5 à -419,2 ±3,2 millions d'années)
Ressources fossiles d'Anticosti : quels liens avec le Silurien?
Le pétrole et gaz de schiste de l’île d’Anticosti est perçu comme une éventuelle manne financière pour un Québec en déficit cherchant des solutions pour rembourser sa dette. En effet les couches géologiques appartenant à la période du silurien et de l’Ordovicien semblent contenir du gaz et du pétrole potentiellement exploitable… Voyons dans quelles mesures ces dispositions sont possibles et dans quel contexte la commission géologique du Canada opère au travers du rapport de Lavoie et Al. sur l’évaluation des ressources en hydrocarbures et les successions Paléozoïque de la Plate Forme du Saint-Laurent.
L’île d’Anticosti située au Québec dans le Golfe du Saint Laurent est caractérisé par un environnement de dépôt de sédiments dont les différentes couches datent de l’Ordovicien inférieur au Silurien inférieur et qui repose en discordance sur un socle précambrien (Bordet E; 2007).
Mais tout d’abord un bref historique de la politique abordée sur l’île s’impose. Le gouvernement du Québec acquiert initialement l’île d’Anticosti en 1975. Et depuis 2008, les permis ont été récupérés par des compagnies privées et les discussions autour d’éventuelles exploitations du sous-sol vont en s’intensifiant. Ce mouvement est de plus motivé par le gouvernement qui dézone la protection d’une partie de l’île afin de permettre la prospection.Pourquoi y aurait-il du pétrole ou du gaz dans les couches géologiques d’Anticosti? Pour l’expliquer, il est nécessaire de définir la notion du pétrole. Il est issu de la décomposition d’organismes marins de type planctonique ainsi que des organismes végétaux sous l’effet de conditions de pression et de température. Son origine peut donc être aussi bien animale que végétale. L’île d’Anticosti est à l’époque un bassin marin où vient se déposer de la matière organique dans les fonds, c’est une zone où l’observe l’un des records de déposition de sédiments en Amérique du Nord durant les périodes de l’Ordovicien et du Silurien, et la forte concentration et diversité des fossiles retrouvés témoignent d’une forte activité biologique passée. Cette matière se retrouve donc emprisonnée dans des roches sédimentaires qu’on appelle shales. Ainsi donc une précipitation des argiles accompagnée de la matière organique et la captation du gaz est à l’origine des combustibles qu’on désigne par le pétrole et le gaz de schiste (appelé à tort par le grand public, le schiste étant une roche métamorphisée dont les cristaux sont entrés en fusion éliminant toute trace de gaz ou de matière organique si tant est qu’il y en ait au départ).
C’est dans ce contexte-là que la commission géologique du Canada au travers du rapport de Lavoie et al. sur l’évaluation des ressources en hydrocarbures et les successions Paléozoïque de la Plateforme du Saint-Laurent opère ; l’idée étant de mieux comprendre l’agencement des couches stratigraphiques et au travers d’évaluations quantitatives leur potentiel énergétique et l’établissement de facteurs de risques en vue d’une éventuelle exploitation.
Bibliographie-Références
Bedard P. (2013). Discussion d’excursion géologique au Mont-Royal : « Être ou ne pas être un volcan ? »
Bedard P. (2010). Les gaz de schiste ou de shale. Repéré à http://ici.radio-canada.ca/emissions/infoman/saison10/blogue.asp?idEmission=154&post=131265
Bedard P. (2011). Clef d’identification visuelle des roches. Repéré à http://www.groupes.polymtl.ca/glq1100/roches/schiste/schiste.html
Bordet E. (2007). Analyse structurale de l’île et de la plate-forme d’Anticosti, Québec. Mémoire en sciences de la terre
Lavoie D. Pinet N. Dietrich J. Hannigan P. Castonguay S. Hamblin AP. Giles P. (2009). Petroleum resource assessment, Paleozoic successions of the St. Lawrence Platform and Appalachians of eastern Canada. Geological survey of Canada. 273p.
Lefebvre G. (1978). Chimie des hydrocarbures. Publications de l’institut français du pétrole. 284p.